Bienvenue sur cette page qui retrace quelques faits divers sur la commune de Prades sur Vernazobre.
Afin d’agrémenter cette page, merci de bien vouloir nous envoyer les photos de la commune que vous auriez quelque part dans vos albums ou au grenier à l’adresse comatweb34@gmail.com
<< On le voit, la photo a été prise un dimanche ou un jour de fête car les Pradéens sont endimanchés. Ce sont des hommes en majorité mais on aperçoit deux femmes un peu à l’arrière-plan ainsi que deux enfants. Ah oui n’oublions pas le chien qui traverse la place !
La plupart des hommes sont coiffés d’un chapeau noir mais il y a aussi des casquettes peut-être des bérets, on ne voit pas bien. Certains ont un nœud papillon.
Ces gens sont sur la place du village et la maison avec une vigne vierge était un café « Le café du Nord ». Il appartenait à la famille Barthez dont les fils venaient à vélo au cours complémentaire de Cessenon.
Un des fils Barthez, René, m’a précisé qu’il y a eu jusqu’à trois cafés à Prades mais lui-même n’en a connu que deux en activité.
De quelle année date cette carte postale ? Je dirais entre les deux guerres. Prades s/ Vernazobres n’avait pas vraiment entrepris son déclin démographique. La commune qui comptait presque 400 habitants en 1901 n’en avait guère plus de 200 en 1982. Elle en a depuis retrouvé une soixantaine de plus.
On remarquera le nom du café écrit sur une façade sans ouverture. Il s’agit du « CAFE de la PAIX ». C’était un nom fréquent pour ceux ouverts après la guerre de 14 / 18. C’est que onze habitants de la commune ont été tués pendant l’horrible boucherie et deux autres pendant la deuxième guerre mondiale.
La carte a circulé sous enveloppe car aucune adresse ne figure ni au recto ni au verso. Elle a été envoyée par une certaine Charlotte et le destinataire a pour prénom Hubert. Celui-ci doit être originaire de Cessenon car il est fait état d’un nommé Joseph qui, en se rendant à Réals un dimanche, a rencontré la mère d’Hubert à la fontaine de ce village. Charlotte maîtrise parfaitement l’orthographe et s’exprime en français correct. Elle vouvoie son correspondant. >>
(Merci à M. Cros Jacques pour cette archive – Source internet)
<< Robert Tarbouriech, un Cessenonais dont la mère était originaire de Pierrerue, nous a envoyé un menu de repas qui s’est déroulé à Prades s/ Vernazobre le 30 janvier 1912. Il l’a trouvé dans les archives de ses grands-parents maternels. Il ne nous a pas fourni de détails sur ce repas mais la simple lecture de ce qui était au menu est à elle seule susceptible de provoquer une indigestion. En fait il y a un menu et un lunch.
Voici donc ce qui est annoncé :
MENU – Prades, le 30 janvier 1912
Potage princesse LUNCH
Petites bouchées à la reine Consommé aux perles
Saumon du Rhin, sauce verte Galantine de volailles truffées
Filet de bœuf Périgueux Jambon d’York à la gelée
Suprême de pintade à la Toulouse Volailles froides
Aspie de foie gras Corbeilles de fruits
Chapons du Mans rôtis Desserts variés
Lièvres brochés
–&–
Bombe carmélite
Pièces montées
Dessert surfin
–&–
Vins vieux – Champagne
Hôtel Bouttes, R. Séguy, Traiteur
Robert Tarbouriech pense que les restaurateurs sont de Saint-Chinian. Il estime par ailleurs qu’aujourd’hui on ne pourrait pas manger tout ça et considère que c’étaient des travailleurs manuels qui avaient la capacité de s’attaquer à un tel menu !
C’était il y a plus de cent ans et on peut imaginer que c’était un repas de noces. Des gens aisés probablement ! >>
(Merci à M. Cros Jacques pour cette archive – Source internet)
<< Michel Vieux, notre fournisseur, richement achalandé, nous a communiqué une lettre envoyée le 19 octobre 1863 à Monsieur Cadilhac, curé à Prades s/ Vernazobre, par un certain Bougette de Béziers qui ajoute à son nom ptre et le mot aussi ou auni( ?). Que signifie ptre? Prêtre ? Peut-être.
Il est question dans cette lettre de la livraison (la non-livraison plutôt) des annales – en trois volumes – pour la propagation de la foi.
Il y a aussi une réponse à une demande du curé de Prades concernant l’acquisition d’un ciboire. C’est un peu l’arnaque semble-t-il ! Sauf Coulazou (ou Coulagou ?) « qui [peut fournir] quelque chose de joli et de pas trop cher ».
Ah nous n’avons pas tout compris mais il est fait état de douze messes de mort qui apparemment seraient dues à Monsieur Bougette.
Au passage on évoque l’insurrection polonaise contre le tsar qui a eu lieu en janvier 1863. Les deux correspondants souhaitent la délivrance de la Pologne et l’humiliation de la sauvage Russie par l’engagement de la France ! Pour la circonstance Monsieur Bougette cite Guibert, abbé de Nogent, chroniqueur de la première Croisade : Gesta Dei per Francos (les œuvres de Dieu par les Francs).
Ah, 1863 c’est aussi l’année de la sortie du livre d’Ernest Renan « La vie de Jésus » qui ramène à la simple Histoire le contenu du Nouveau Testament. Bougette s’inscrit dans la condamnation de l’auteur par le Pape. « Il commence à être méprisé par tout ce qu’il y a au monde non seulement de chrétien, mais d’honnête».
On ignore si les volumes sont arrivés à bon port, ni si le ciboire a pu être acquis et dans quelle conditions, ni si les messes ont été payées…
Pour l’insurrection polonaise on sait qu’elle s’est soldée par une répression féroce, quant à Ernest Renan… le mépris n’a finalement pas été universel ! >>
(Merci à M. Cros Jacques pour cette archive – Source internet)